dimanche 28 octobre 2012

Merveilleuse rencontre ce samedi 27 octobre

Merveilleuse rencontre que celle organisée par et chez Jeanne Marie et Alain BONDU hier samedi 27 octobre.
Les conférenciers qui interviendront le SAMEDI 6 AVRIL 2013  en la salle Henri Desbonnet de TEMPLEMARS étaient tous réunis pour un repas très convivial qui leur a permis de se rencontrer, de se découvrir et d'élaborer ensemble le plan de leurs interventions.

C'est ainsi qu'autour de  SUE CARELL qui était venue spécialement de Paris se sont trouvés Dominique ROSSELLE, notre commissaire scientifique et professeur émérite à la faculté d'Histoire de Lille 3, Monique TORCK, professeur en pharmacie et maître de conférences à la Faculté de Pharmacie de Lille, Bruno GRIMOMPREZ guide conférencier aux Parcs et Jardins de TOURCOING, et Pierre WEMEAU, professeur de philosophie qui en sera le coordinateur.

S'y sont joints, dans l'après midi, plusieurs membres de l'association en charge du bon déroulement des évènements.

Nous avons pu apprécier la personnalité de Sue CARRELL, sa grande gentillesse, sa disponibilité et son immense culture sur le sujet qui est le sien : la correspondance entre le Chevalier de BOUFFLERS et la comtesse de SABRAN. Personnalité qui nous a tous émerveillés.
C'était là une rencontre que nous ne sommes pas prêts d'oublier.

Et tout cela s'est déroulé de façon la plus amicale qui soit.

Merci à Jeanne Marie et Alain de nous avoir offert ce très bon moment.

samedi 27 octobre 2012

Le changement d'heure : Une idée de Benjamin Franklin dès 1784

Changement d’heure
(heure d’été / heure d’hiver) :
une idée de Benjamin Franklin en 1784
(Lettre de Franklin parue dans le « Journal de Paris » du 26 avril 1784)
Publié le samedi 27 octobre 2012, par LA RÉDACTION





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source : www.france-pittoresque.com



Instituée en 1975 en France et appliquée l’année suivante suite au choc pétrolier de 1973, l’heure d’été, qui avait déjà été adoptée en 1916 puis abandonnée en 1946, est une idée suggérée par Benjamin Franklin en 1784, dans une lettre qu’il envoie alors au Journal de Paris, lequel en fournit une traduction à ses lecteurs : quantifiant son projet, le diplomate et savant y voit une façon efficace de réaliser de substantielles économies de bougies et chandelles


Ecrivant au Journal de Paris, Benjamin Franklin s’exprimait ainsi : « Messieurs vous nous faites souvent part des découvertes nouvelles ; permettez-moi de vous en communiquer une dont je suis moi-même l’auteur, et que je crois pouvoir être d’une grande utilité.
Lettre de Franklin dans le Journal de Paris du 26 avril 1784
Lettre de Franklin dans le
Journal de Paris du 26 avril 1784
« Je passais il y a quelques jours, la soirée en grande compagnie, dans une maison où l’on essayait les nouvelles lampes de MM. Quinquet et Lange ; on y admirait la vivacité de la lumière qu’elles répandent mais on s’occupait beaucoup de savoir si elles ne consumaient pas encore plus d’huile que les lampes communes, en proportion de l’éclat de leur lumière, auquel cas on craignait qu’il n’y eût aucune épargne à s’en servir : personne de la compagnie ne fut en état de nous tranquilliser sur ce point, qui paraissait à tout le monde très important à éclaircir, pour diminuer, disait-on, s’il était possible, les frais des lumières dans les appartements, dans un temps où tous les autres articles de la dépense des maisons augmentent si considérablement tous les jours. « Je remarquai, avec beaucoup de satisfaction, ce goût général pour l’économie, car j’aime infiniment l’économie. Je rentrai chez moi et me couchai vers les trois heures après minuit, l’esprit plein du sujet qu’on avait traité. Vers les six heures du matin je fus réveillé par un bruit au-dessus de ma tête, et je fus fort étonné de voir ma chambre très éclairée : endormi, j’imaginai d’abord qu’on y avait allumé une douzaine de lampes de M. Quinquet ; mais en me frottant les yeux, je reconnus distinctement que la lumière entrait par mes fenêtres ; je me levai pour savoir d’où elle venait, et je vis que le soleil s’élevait à ce moment même des bords de l’horizon, d’où il versait abondamment ses rayons dans ma chambre, mon domestique ayant oublié de fermer mes volets : je regardai mes montres, qui sont fort bonnes, et je vis qu’il n’était que six heures, mais trouvant extraordinaire que le soleil fût levé de si bon matin, j’allai consulter l’almanach où l’heure du lever du soleil était, en effet, fixée à six heures précises pour ce jour-là ; je poussai un peu plus loin ma recherche, et je lus que cet astre continuerait de se lever tous les jours plus matin jusqu’à la fin du mois de juin, mais qu’en aucun temps de l’année il ne retardait son lever jusqu’à huit heures.
« Vous avez sûrement, messieurs, beaucoup de lecteurs des deux sexes, qui, comme moi, n’ont jamais vu le soleil avant onze heures ou midi, et qui lisent bien rarement la partie astronomique du calendrier de la cour ; je ne doute pas que ces personnes ne soient aussi étonnées, d’entendre dire que le soleil se lève de si bonne heure, que je l’ai été moi-même de le voir : elles ne le seront pas moins de m’entendre assurer qu’il donne sa lumière au même moment où il se lève ; mais j’ai la preuve de ce fait, il ne m’est pas possible d’en douter, je suis témoin oculaire de ce que j’avance ; et en répétant l’observation les trois jours suivants, j’ai obtenu constamment le même résultat. Je dois cependant vous dire que lorsque j’ai fait part de ma découverte dans la société, j’ai bien démêlé, dans la contenance et l’air de beaucoup de personnes, un peu d’incrédulité, quoiqu’elles aient eu assez de politesse pour ne pas me le témoigner en termes exprès. J’ai trouvé aussi sur mon chemin un philosophe qui m’a assuré que j’étais dans l’erreur sur l’article de ma relation où je disais que la lumière entrait dans ma chambre ; que je concluais mal à propos ce prétendu fait, de ce que mes volets étaient demeurés ouverts, et que cet événement accidentel n’avait pas servi à introduire la lumière, mais seulement à faire sortir l’obscurité ; distinction qu’il appuyait de plusieurs arguments ingénieux, en m’expliquant comment j’avais pu me laisser tromper par l’apparence : j’avoue qu’il m’embarrassa, mais sans me convaincre ; et mes observations postérieures, dont j’ai fait mention ci-dessus, m’ont confirmé dans ma première opinion.
Benjamin Franklin
Benjamin Franklin
« Quoiqu’il en soit, cet événement m’a suggéré plusieurs réflexions sérieuses, et que je crois importantes : j’ai considéré que sans l’accident qui m’a éveillé ce jour-là si matin, j’aurais dormi environ six heures de plus, à la lueur des bougies. Cette dernière manière de s’éclaire, étant beaucoup plus coûteuse que la première, mon goût pour l’économie m’a conduit à me servir du peu d’arithmétique que je sais, pour faire quelques calculs sur cette matière, et je vous les envoie, messieurs, en vous faisant observer que le grand mérite d’une invention est son utilité, et qu’une découverte, dont on ne peut faire aucune usage, n’est bonne à rien. Je prends, pour base de mon calcul, la supposition qu’il y a 100 mille familles à Paris qui consomment chacune, pendant la durée de la nuit, et les unes dans les autres, une demi-livre de bougie ou de chandelle par heure : je crois cette estimation modérée, car quoique quelques-unes consomment moins, il y en a un grand nombre qui consomment beaucoup davantage. Maintenant je compte environ sept heures par jour, pendant lesquelles nous sommes encore couchés, le soleil étant sur l’horizon, car il se lève, pendant six mois, entre six et huit heures avant midi, et nous nous éclairons environ sept heures dans les vingt-quatre avec des bougies et des chandelles : ces deux faits me fournissent les calculs suivants. « Les six mois du 20 mars au 20 septembre me donnent 183 nuits ; je multiplie ce nombre par sept, pour avoir le nombre des heures pendant lesquelles nous brûlons de la bougie ou de la chandelle, et j’ai 1281 : ce nombre multiplié par 100 mille qui est celui des familles, donne 128 100 000 heures de consommation, à supposer, comme je l’ai dit, une demi-livre de bougie ou de chandelle consommée par chaque heure dans chaque famille, on aura 64 050 000 livres pesant de cire ou de suif consommés à Paris ; et si l’on estime la cire et le suif l’un dans l’autre au prix moyen de 30 sous la livre, on aura une dépense annuelle de 96 075 000 livres tournois, en cire et suif ; somme énorme, que la seule ville de Paris épargnerait en se servant, pendant les six mois d’été seulement, de la lumière du soleil, au lieu de celle des chandelles et des bougies ; et voilà, messieurs, la découverte que j’annonce, et la réforme que je propose.
« Je sais qu’on me dira que l’attachement aux anciennes habitudes est un obstacle invincible à ce qu’on adopte mon plan ; qu’il sera plus que difficile de déterminer beaucoup de gens à se lever avant 11 heures ou midi, et que par conséquent ma découverte restera parfaitement inutile mais je répondrai qu’il ne faut désespérer de rien : je crois que toutes les personnes raisonnables, qui auront lu cette lettre, et qui, par son moyen, auront appris qu’il fait jour aussitôt que le soleil se lève, se détermineront à se lever avec lui ; et quant aux autres, pour les faire entrer dans la même route, je propose au gouvernement de faire les règlements suivants :
« 1°. Mettre une taxe d’un louis sur chaque fenêtre qui aura des volets, empêchant la lumière d’entrer dans les appartements aussitôt que le soleil est sur l’horizon.
2°. Etablir pour la consommation de la cire et de la chandelle dans Paris, la même loi salutaire de police qu’on a faite pour diminuer la consommation du bois pendant l’hiver qui vient de finir ; placer des gardes à toutes les boutiques des ciriers et des chandeliers, et ne pas permettre à chaque famille d’user plus d’une livre de chandelle par semaine.
3°. Placer des gardes qui arrêteront tous les carrosses dans les rues après la nuit fermée excepté ceux des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes.
4°. Faire sonner toutes les cloches des églises au lever du soleil ; et si cela n’est pas suffisant, faire tirer un coup de canon dans chaque rue pour ouvrir les yeux des paresseux sur leur véritable intérêt. « Toute la difficulté sera dans les deux ou trois premiers jours, après lesquels le nouveau genre de vie sera tout aussi naturel et tout aussi commode que l’irrégularité dans laquelle nous vivons ; car il n’y a que le premier pas qui coûte. Forcez un homme de se lever à quatre heures du matin, il est plus que probable qu’il se couchera très volontiers à huit heures du soir ; et qu’après avoir dormi huit heures il se lèvera sans peine à quatre heures le lendemain marin. L’épargne de cette somme de 96 075 000 livres tournois, qui se dépensent en bougies et chandelles, n’est pas le seul avantage de mon économique projet. Vous pouvez remarquer que mon calcul n’embrasse qu’une moitié de l’année, et que par les mêmes raisons on peut épargner beaucoup, même dans les six mois d’hiver, quoique les jours soient plus courts. J’ajoute que l’immense quantité de cire et de suif qui restera après la suppression de la consommation de l’été, rendra la cire et le suif à meilleur marché l’hiver suivant et pour l’avenir, tant que, la réforme que je propose se soutiendra.
« Quoique ma découverte puisse procurer de si grande avantages, je ne demande, pour l’avoir communiquée au public avec tant de franchise, ni place, ni pension, ni privilège exclusif, ni aucun autre genre de récompense, je ne veux que l’honneur qui doit m’en revenir si l’on me rend justice. Je prévois bien que quelques esprits étroits et jaloux me le disputeront ; qu’ils diront que les anciens ont eu cette idée avant moi, et peut-être trouveront-ils quelques passages dans de vieux livres pour appuyer leurs prétentions. Je ne leur nierai point que les anciens ont connu, en effet, les heures du lever du soleil ; peut-être ont-ils eu, comme nous, des almanachs où ces heures étaient marquées ; mais il ne s’ensuit pas delà qu’ils aient su ce que je prétends avoir enseigné le premier, qu’il nous éclaire aussitôt qu’il se lève : c’est là que je revendique comme ma découverte.
« En tout cas si les anciens ont connu cette vérité, elle a été bien oubliée depuis et pendant longtemps, car elle est certainement ignorée des modernes ou au moins des habitants de Paris, ce que je prouve par un argument bien simple. On sait que les Parisiens sont un peuple aussi éclairé, aussi judicieux, aussi sage qu’il en existe dans le monde. Tous, ainsi que moi, ont un grand goût pour l’économie, et font profession de cette vertu ; tous ont de très bonnes raisons de l’aimer, chargés comme ils le sont des impôts très pesants qu’exigent les besoins de l’État : or cela posé, je dis qu’il est impossible qu’un peuple sage, dans de semblables circonstances, eût fait si longtemps usage de la lumière fuligineuse, mal saine et dispendieuse de la bougie et de la chandelle, s’il eût connu, comme je viens de l’apprendre et de l’enseigner, qu’on pouvait s’éclairer pour rien de la belle et pure lumière du soleil. »






mercredi 24 octobre 2012

Diderot un philosophe de tous les temps


 


 


De Jacques Attali

 Diderot, ou le Bonheur de Penser

Publication Fayard | Publié dans Biographies - 2012
Diderot, ou le Bonheur de Penser « Quel plaisir de raconter la vie d’un homme immensément intelligent, puits de science, totalement libre, follement amoureux, incroyablement créatif. Et si drôle !
Quel plaisir de comprendre qu’il est plus important que tous les autres auteurs des Lumières, parce qu’il a pensé avant d’autres aux droits de l’homme, à la révolution, à l’unité de l’espèce humaine ; parce qu’il a bâti, avec L’Encyclopédie, le socle de la révolution politique, philosophique et économique de l’Europe.
Traversant le XVIIIe siècle, de la fi n du règne de Louis XIV à la veille de la Révolution française, Denis Diderot aura tout vu de la fi n d’un monde et tout compris de celui qui s’annonçait. Il aura défi é les grands de son temps, il aura pensé et écrit librement au risque de l’emprisonnement.
Doué d’une prédisposition infi nie au bonheur, il aima jusqu’au dernier jour plusieurs femmes à la fois, sans s’en cacher, sans en attendre ni argent, ni infl uence. Polémiquant, ferraillant sur tous les sujets, inspirateur et éditeur de ses contemporains – Rousseau, d’Alembert, d’Holbach, Condillac… –, il bouleversa les codes du théâtre et du roman français. Et fut le dernier homme à maîtriser l’ensemble du savoir de son époque.
À mon sens, dans un siècle, Diderot sera probablement le seul philosophe des Lumières à voir son étoile grandir. Le seul qui nous sera encore utile, par ses idées comme par sa façon de penser. »
Plus d’informations ici.

source : www;attali.com 

lundi 22 octobre 2012

les choses se précisent

Grosse réunion de travail ce vendredi avec le Bureau de l'association.
De gros points à fixer. De bonnes nouvelles.

Des sujets de scénographie, répertorier les objets que l'on a, que l'on cherche encore.
Les fabrications qui se poursuivent avec le gendarme, le curé et le paysan.
Définir définitivement les animations, avec qui, quand, où ?  En ce qui les concerne la liste est pratiquement close.
Aux animateurs de travailler leurs sujets. Que de belles surprises !
Confirmation des partenaires à l'expo.
Le cycle de conférences est "bouclé"

La plaquette de comm rencontre plus d'avis partagés. On le comprend. Il faut une affiche qui donne envie de se déplacer et qui titille la curiosité. Nous n'avons pas le droit à l'erreur.

Avis de recherche :  Nous recherchons des vitrines pour exposer les ouvrages et objets précieux, en prêts évidemment.
 



jeudi 18 octobre 2012

Mme du Coudray, femme d'exception

 Angélique du Coudray, celle qui révolutionna l'art de l'accouchement


En imaginant au XVIIIe siècle un mannequin représentant une femme en train d'accoucher, Angélique-Marguerite Le Boursier Du Coudray, née à Clermont-Ferrand, bouleversa les pratiques de l'accouchement sur tout le territoire français et forma plus de 3000 matrones et chirurgiens.


Articulé, fait de cuir et de toiles de différentes couleurs, le mannequin permettait d'expliquer concrètement les gestes à faire ou à éviter. Un ouvrage intitulé «Abrégé de l'art des accouchements», également réalisé par Angélique-Marguerite Le Boursier Du Coudray, complétait cet enseignement, extrêmement limité jusqu'alors, les seules accoucheuses vraiment instruites étant issues de l'Hôtel-Dieu de Paris.

Née en 1712 à Clermont-Ferrand, Angélique-Marguerite Le Boursier Du Coudray exerça le métier de sage-femme pendant seize ans dans la capitale, puis revint en 1754 dans sa province natale. Profondément choquée par l'ignorance des sages-femmes et des chirurgiens et par les erreurs des matrones qui sévissaient dans les campagnes, elle décida de proposer des cours gratuits. L'intendant d'Auvergne approuva en tous points cette sage-femme « très habile et de bonne volonté » qui consentait à quitter la capitale pour l'Auvergne. Devant le succès du mannequin, il décida même que les principales villes de la province d'Auvergne disposeraient d'une telle « machine ». À Clermont, le docteur Étienne Blancheton en acquit une et une seconde, offerte par Madame du Coudray, fut mise en réserve à l'Hôtel de Ville (1).

À partir de 1759, munie d'un brevet royal qui l'autorisait à donner des cours dans tout le royaume, la célèbre sage-femme s'engagea, à l'âge de cinquante ans, dans un tour de France obstétrical qui dura vingt-cinq ans. Elle n'avait de cesse d'améliorer ses outils pédagogiques, créant de nouvelles planches illustrées dans son manuel et ajoutant des détails réalistes à son mannequin.


Portrait de Madame Du Coudray

Elle parlait ainsi de l'accouchement : « En attendant le moment de délivrer la femme, on doit la consoler le plus affectueusement possible : son état douloureux y engage ; mais il faut le faire avec un air de gaieté qui ne lui inspire aucune crainte de danger. Il faut éviter tous les chuchotements à l'oreille, qui ne pourraient que l'inquiéter et lui faite craindre des suites fâcheuses. On doit lui parler de Dieu et l'engager à le remercier de l'avoir mise hors de péril. Si elle recourt à des reliques, il faut lui représenter qu'elles seront tout aussi efficaces sur le lit voisin que si on les posait sur elle-même, ce qui pourrait la gêner... »

Source : www.culture-et-debats.over-blog.com 


(1) Le seul exemplaire conservé est exposé au musée d'Histoire de la médecine à Rouen.
Le texte est tiré du magazine « Demain » de la Ville de Clermont-Ferrand n°236, novembre 2007
 

mardi 16 octobre 2012

"Regrets sur ma robe vieille robe de chambre"

Au XVIIIe siècle, la robe de chambre, vêtement d’intérieur confortable et décontracté, semble être la tenue préférée de nombreux philosophes. C’est le cas de Denis Diderot, qui adopte une robe de chambre bleue qu’il revêt durant les longues heures de travail acharné nécessaire à l’Encyclopédie, de 1747 à 1765.
Seulement voilà ! En 1767, le peintre Van Loo peint Denis revêtu de sa tenue fétiche mais ce dernier n’aime pas le portrait ; il ne se trouve pas l’air d’un philosophe  mais celui “d’une vieille coquette qui fait encore l’aimable !” 
  Van-Loo.gif
Diderot par Van Loo
 “Que diront mes petits-enfants, lorsqu’ils viendront à comparer mes tristes ouvrages avec ce riant, mignon, efféminé, vieux coquet-là ? » s’écrie-t-il.
Sur ces entrefaites, Madame Geoffrin, la célèbre salonnière qui a aidé au financement de l’Encyclopédie et participé à la diffusion des idées des Lumières en recevant  tous les lundis les intellectuels de l’époque dans son hôtel de la rue Saint-Honoré...
... fait remplacer un jour, en l’absence de Denis,  tous les vieux meubles du philosophe par du mobilier moderne et surtout, met à la poubelle sa vieille robe de chambre bleue pour lui substituer une luxueuse robe de chambre en soie écarlate !  
Pour ne pas être impoli, Diderot la revêt. Mais il ne cessera de se pleurer sa vieille robe de chambre usée, à qui, rétrospectivement, il trouve toutes les vertus.
 Fragonard-1769.jpg
Diderot par Fragonard en 1769
Sa  nostalgie devient si forte qu’en 1772, il écrit un petit essai intitulé
Regrets sur ma vieille robe de chambre ou avis à ceux qui ont plus de goût que de fortune
 
Il en regrette le confort :
 
Pourquoi ne l'avoir pas gardée ? Elle était faite à moi ; j'étais fait à elle. Elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner ; j'étais pittoresque et beau. L'autre, raide, empesée, me mannequine…
Il la trouvait si pratique pour effacer la poussière des livres  ou essuyer les taches d’encre !
Un livre était-il couvert de poussière, un de ses pans s’offrait à l’essuyer. L’encre épaissie refusait-elle de couler de ma plume, elle présentait le flanc. On y voyait tracés en longues raies noires les fréquents services qu’elle m’avait rendus.
Il trouve que dans la nouvelle, trop somptueuse, il n’a plus l’air d’un écrivain :
Ces longues raies annonçaient le littérateur, l'écrivain, l'homme qui travaille. A présent, j'ai l'air d'un riche fainéant ; on ne sait qui je suis.
 Enfin, il est convaincu que sa vieille robe de chambre était en harmonie avec son décor :
Ma vieille robe de chambre était une avec les autres guenilles qui m'environnaient…
Alors que le luxe de la nouvelle et de ses meubles neufs détone avec son caractère :
Tout est désaccordé. Plus d'ensemble, plus d'unité, plus de beauté.

Source : www.gisele.ecrivain.istanbul.over-blog.com 

 

lundi 15 octobre 2012

suite des fabrications : la robe de chambre de Diderot






Et voici la petite dernière : La Robe de Chambre de Diderot (cette tant regrettée robe de chambre).

Michèle a réalisé le bonnet avec précision la aussi.

Nous avons maintenant 24 productions de costumes.










Le prochain en "chantier"           le Militaire   
                                                                                     
dont nous vous dévoilons les prémices

samedi 13 octobre 2012

Le langage des éventails

 

Détail d'un éventail du XVIIIe siècle
(source Wikipédia provenant du site
http://www.eventails.net/)

Tout comme les mouches, l'usage de l'éventail devient un véritable langage de société.
Ainsi, cette codification compliquée facilitera ou freinera les ardeurs de ces messieurs de la Cour.
L’art de s'en servir a permis d'exprimer les états d'âme, du badinage aux déclarations d'amour dans un langage qui lui est propre. En voici les différentes significations :
Le tenir dans la main droite face au visage : Suivez-moi.
Le tenir dans la main gauche face au visage : Je désire un entretien.
Le poser contre l'oreille gauche : Je désire que vous me laissiez tranquille.
Le glisser sur le front : Vous avez changé.
Le faire tournoyer dans la main gauche : Nous sommes surveillés.
Le tenir dans la main droite : Vous êtes entreprenant
Le faire glisser dans la main : Je vous hais.
Le faire tournoyer dans la main droite : J'aime quelqu'un d'autre.
Le faire glisser sur la joue et le poser sur le menton : Je vous aime.
Le présenter fermé : M'aimez-vous ?
Le faire glisser devant les yeux : Je suis désolée.
Toucher l'extrémité du doigt : Je désire vous parler !
Le poser immobile sur la joue droite : Oui.
Le poser immobile sur la joue gauche : Non.
Ouvrir et fermer : Vous êtes cruel
Le laisser pendre : Nous resterons amis.
S'éventer lentement : Je suis mariée.
S'éventer rapidement : Je suis fiancée.
Le poser sur les lèvres : Embrassez-moi.
Ouvert et immobile : Attendez-moi.
Le porter ouvert dans la main gauche : Venez me parler.
Le placer derrière la tête : Ne m'oubliez pas.

Source : D'après "L'éventail à tous vents" - Louvre des Antiquaires, Paris 1989

 
Source www.transenprovence.org

Le langage des mouches au XVIIIe siècle

 

Toute personne bien née, se devant, au XVIIIe siècle d'avoir la peau claire, la mouche de taffetas ou de velours noir appelée aussi tache avantageuse dans le langage précieux, se collait principalement sur le visage afin d'en rehausser la blancheur et l'éclat. "C'est alors plus qu'une mode, une furie... Selon l'humeur du jour, les mouches sont en forme de lune, d'étoiles ou de fleurs et se promènent sur les visages". C'est un accessoire indispensable du temps, qui serait né d'un traitement préconisé contre les maux de dents. Une ordonnance médicale serait donc à l'origine de l'idée qui vint aux femmes d'appliquer sur leur visage ces découpures de taffetas noir qui simulaient au début les ramifications des veines des temps ? Peut-être. Et ce ne serait pas la seule fois, du reste, que des liens étroits uniraient la mode et ses caprices, aux prescriptions d'un médecin... 

Boîtes à fard et à mouches

Toujours est-il que cette mode fait ainsi fureur du règne de Louis XIII à la Révolution. Un langage galant destiné aux personnes averties naît alors à cette époque. Si l'usage des mouches est déjà connu au XVIIème siècle, c'est au XVIIIème siècle cependant qu'elles vont devenir les symboles de la parure et de la féminité. Ces différentes mouches portaient toutes des noms très suggestifs selon où elles étaient placées :


- Près de l'œil, elle se nomme assassine ou passionnée.
- Au coin de la bouche, c'est la baiseuse.
- Sous la lèvre, elle devient friponne ou coquette.
- Sur le nez, effrontée ou gaillarde.
- Sur le front, la majestueuse
- Sur la joue, c'est la galante.
- Sur une ride, dans le creux du sourire , elle est enjouée.
- Sur la poitrine, c'est la généreuse.
- Sur un bouton, la receleuse.
- Ou bien sur le menton, ne serait-ce point la discrète que l'on trouve ?


source : www.transenprovence.org 

dimanche 7 octobre 2012

Le commerce à Lille au XVIIIe Siecle

Quelques uns des métiers que l'on trouvait à Lille

Epiciers et apothicaires

Il n'était pas toujours facile de distinguer les épiciers des apothicaires.
bien que faisant partie d'une même corporation, apothicaires et épiciers avaient des règlements différents.

Pour devenir épicier il fallait deux ans d'apprentissage, habiter chez un épicier, y prendre ses repas sans toucher aucun salaire (les fils des maîtres n'étaient pas tenus aux apprentissages).

L'apothicaire faisait trois années d'apprentissage sans rien gagner. Au bout de deux ans il passait un premier examen. Au bout de trois ans, un second. Parfois une quatrième année d'apprentissage était imposée.

Le commerce du vin
Le vin bu à Lille venait surtout de Bourgogne et de Champagne. Il s'y consommait peu de vin de Bordeaux, de Languedoc et du Roussillon. Les droits sur les vins étaient une ressource très importante pour la ville.

Les cabaretiers à bière 
Ne peuvent pas vendre de  vin. Les femmes avaient le droit de tenir cabaret mais l'établissement était alors de façon spéciale soumis à la surveillance de la police.

Les cabaretiers à vin et débiteurs d'eau de  vie.
Le vin était vendu par les cabaretiers à vin et par les caviers de la ville (caves St Pol rue d'Angleterre). Ils sont regroupés en corporation et n'ont pas d' apprentissage.

Les estaminets
A partir du  début du XVIIIe siècle apparaissent les estaminets, petits cercles où l'on joue et où l'on boit. Les estaminets firent une concurrence redoutables aux débitants patentés qui essayèrent, sans y réussir, de les supprimer complètement.

Les cafés
Les cafetiers  débitaient du café, du "thé à l'eau et au lait" mais n'avaient pas le droit de vendre de vin, de  bière  ni d'eau de vie.
C'était surtout dans les caves que les cafetiers s'installaient.
On en comptait 16 en 1772 et 20 en 1784 dans les environs de la Grand 'place.
A l'une des extrêmités de l'Esplanade, près du Pont des Stations conduisant à la citadelle se trouvait depuis 1761, une "redoute" qui prit plus tard le nom de Ramponneau (on appelait rampono un filtre à café) à l'imitation d'une guinguette de Paris très en vogue à l'époque.
Rendez-vous de la haute société, on y donnait des bals. A la veille de la Révolution les allées de l'Esplanade n'étaient plus la promenade favorite. Gens distingués et clientèle galante se donnaient rendez-vous au Colisée en 1787 à Canteleu (quartier de Lambersart)

et ...Boulangers, bouchers, poissonniers, graissiers, détailleurs de draps, grossiers-merciers, fripiers, brodeurs, pelletiers, fourerurs, chapeliers, cordonniers, savetiers, maçons, sculpteurs,  charpentiers, menuisiers, ébénistes, escriniers, plombiers, étainiers,  peintres, vitriers,  serruriers, taillandiers, armuriers, couteliers,...

Source : "Histoire de Lille des origines à 1789" par Alexandre de St Léger (professeur à la Faculté des Lettres à Lille)


samedi 6 octobre 2012

LA CHIRURGIE


Fichier:Jean-Louis Petit (1674–1750).jpg




 LA CHIRURGIE AU XVIIIe SIECLE

Le XVIIIe siècle est l'une des plus grandes périodes de progrès chirurgicaux car en 1731, Louis XV inaugure l'académie royale de chirurgie à Paris, et en 1742 il rétablit l'égalité hiérarchique entre médecins et chirurgiens, alors que les médecins disaient auparavant : « Qu'il y avait de la folie d'imaginer que le chirurgien soit l'égal du médecin ».

Trois personnalités vont se succéder comme premier chirurgien du roi : Maréchal, La Peyronie et Pichault de la Martinière. C'est alors une période de créativité, de liberté d'action et de pensées, pendant laquelle Paris est considérée comme la capitale mondiale de la chirurgie. On vient de toute l'Europe pour se faire opérer par les chirurgiens parisiens. Parmi les techniques novatrices, on peut citer l'évacuation de l'hématome extra-dural, l'évacuation de l'abcès cérébral, la trachéotomie dans la diphtérie, l'extraction des lithiases du rein, le traitement de la cataracteJean-Louis Petit  (ci-contre) et Pierre-Joseph Dessault sont les deux grands praticiens de cette période. L'Académie royale de chirurgie est dissoute en 1793 par les révolutionnaires 


Source :saintsernin-125.pagesperso-orange.fr/chirurgie.htm





















Source :saintsernin-125.pagesperso-orange.fr/chirurgie.htm